RÉSUMÉS du N° 132
Bernard Lyon-Caen
Du cuir aux eaux-minérales : la famille Leven
Le nom de Leven évoque d'abord plusieurs personnages qui ont joué un rôle de premier plan dans la création de l'Alliance Israélite Universelle. On sait aussi que plusieurs de leurs descendants se sont identifiés toute leur vie à cette institution, comme d'autres poursuivent aujourd'hui la même tâche. Mais cette famille a compté hier et comporte aujourd'hui de nombreux autres hommes et femmes. Nous avons en premier lieu transcrit une notice d'histoire familiale écrite en 1929 par l'avocat Maurice Leven, puis avons cherché à situer cette famille qui vivait au 18e siècle et au début du 19e à Uerdingen, au bord du Rhin inférieur, puis à Paris et à Saint-Denis. Dans tous ces lieux, ce nom a été longtemps attaché, outre à l'A.I.U., à la tannerie et au cuir, puis aux eaux minérales. En partant des premiers Leven arrivés à Paris en 1838, l'article essaye de dresser la liste de leurs descendants jusqu'aujourd'hui, en réunissant le maximum d'informations sur chacun d'eux d'où il résulte une large diversité.
Georges Graner
La vie difficile d'Antal Weiner (1878-1955), juif et patriote hongrois
Les mémoires rédigés par Antal Weiner (1878-1955) permettent d'entrevoir la vie d'un Juif hongrois d'une famille modeste en Autriche-Hongrie avant la Grande Guerre puis sa carrière dans les chemins de fer, interrompue par les lois antisémites des années 20. Elle se continue par les persécutions nazies de 1944, la déportation de sa fille et le siège de Budapest.
Pierre-André Meyer
À propos des Coblentz de Haguenau au 18e siècle : quelques questions généalogiques
À partir des problèmes judiciaires rencontrés en 1733 par Emanuel Coblentz, jeune Juif de Haguenau accusé d'avoir fait croire faussement à son intention de se faire catholique, et, avant lui, par son père, Löwel Coblentz, longtemps en conflit avec les marchands et les magistrats de Haguenau, l'article pose plusieurs questions relatives à la généalogie de cette famille. Contestant différentes assertions d'Elie Scheid, historien de la communauté juive de Haguenau, il propose un rattachement de Löwel Coblentz à la grande famille Zay (ou Coblence) de Metz. Il s'interroge également sur la relation familiale entre les Coblentz et Feistel Moch, parnass de la communauté juive de Haguenau, dont la date de décès (en grande partie effacée sur sa tombe dans le cimetière juif de la ville) est reconstituée.
Andonis Godis
L'horloge suisse de Nymfaio et l'histoire inconnue de Samuel Bourla
En 1928, un riche Valaque grec parti de rien expatrié en Suède fit construire puis fit don d'une école dotée d'une belle tour-horloge suisse à son village natal de Nymfaio en Macédoine (Grèce). Avant les découvertes inopinées récentes de l'auteur personne ne connaissait l'histoire réelle de cette horloge, sur les quatre faces de laquelle sont inscrits en grec les noms Omega et Bourla. Chacun pensait l'horloge construite par la firme suisse Omega et avait oublié ce que le nom Bourla signifiait. L'article révèle le pourquoi de cette inscription Omega et la fascinante histoire de la famille Bourla, une des plus illustres familles d'horlogers et de diamantaires des Balkans, chassés de Salonique et de Grèce pendant la Deuxième Guerre mondiale et que l'on croyait disparue pendant la Shoah. L'auteur a réussi à retrouver la trace de leur fuite improbable et celle de certains de leurs descendants séfardis en France, lesquels ne se doutaient de rien.