Résumés

Alexandre Beider   
Les Juifs italiens dans l’empire ottoman   
L’entité ethnico-culturelle des «Juifs ottomans» qui se considéraient comme des Juifs séfarades s’est formée au cours des siècles. L’article montre l’ampleur des migrations en provenance d’Italie sur la formation de cette entité en illustrant leur volume et décrivant la chronologie et les provinces d’origine de ces migrations. L’article indique les éléments historiques en notre possession concernant la migration italienne juive vers l’empire ottoman, et discute les noms de famille révélant l’origine italienne de la lignée paternelle de certaines familles.

Pierre-André Meyer   
Hadamar, Hadmar : nouvelles explorations et nom trompeur   
Prolongeant une étude sur la famille Hadamar(d) parue en 1994, l’auteur est parti à la recherche de descendants de cette famille messine qui étaient alors pour lui des « destins inconnus ». Cette recherche, facilitée par la mise en ligne des états civils et par l’enrichissement constant des grandes bases de données généalogiques accessibles par Internet, l’a mené dans l’ouest de la France mais aussi dans la lointaine Russie, où un Hadamar a fait souche au 19e siècle. Mais suffit-il de porter ce nom pour descendre des Hadamar des Metz ? L’exemple des Hadamar de La Réunion nous montre que ce n’est pas toujours le cas !

Denis Lévy   
Les Lévy de Tunis et Spinoza. Généalogie d’une légende   
Les Lévy de Tunis ont toujours revendiqué un lien familial avec le grand philosophe Baruch Spinoza. Descendent-ils de sa sœur Miriam et de son mari Samuel de Casseres, rabbin à Amsterdam ? Ou bien de son grand-oncle Abraham Espinoza, commerçant à Nantes et Amsterdam ? Voire des deux ? Différentes pistes sont explorées, aucune n’est conclusive, mais un faisceau d’indices convergents permet d’entrevoir une réalité derrière la légende. L’étude donne l’occasion de décrire la parentèle de Spinoza, à Lisbonne, Nantes, Amsterdam, Salé et Gibraltar.

Gilles Boulu, Liliane et Alain Nedjar   
La Communauté juive livournaise de Tunis. Mariages, Généalogies, Société (17e-20e siècles)   
10 ans après la parution du livre sur La Communauté juive portugaise de Tunis dit livournaise ou grana, registres matrimoniaux, les auteurs récidivent avec un ouvrage plus ambitieux, permettant une étude détaillée de ces familles sur trois siècles. Cet ouvrage de Gilles Boulu, Liliane et Alain Nedjar explore la communauté juive livournaise de Tunis (17e-20e s.), fondé sur 2 000 contrats de mariage (1788-1881) et de multiples sources (Ketoubot de Livourne, archives du consulat de France, presse, bases de données), propose une analyse généalogique et sociologique.

Jacques Gerstenkorn   
À chaque génération sa synagogue : note sur l’ascendance portugaise du peintre Édouard Brandon   
Édouard Brandon (1831-1897) fut en France, dans la seconde moitié du 19e siècle, avec Édouard Moyse et Alphonse Lévy, l’un des chantres du « genre israélite » en peinture. Année après année, il exposa au Salon des scènes à « sujets juifs », avec une prédilection pour les synagogues portugaises de Paris (Lamartine), mais aussi de Bruxelles ou d’Amsterdam. Loin d’être le fruit du hasard, ce tropisme synagogal fut l’expression d’une tradition familiale, née à Saint-Esprit-lès-Bayonne au 18e siècle et qu’une enquête généalogique a permis de révéler.