Résumés

Laure Schnapper, Pierre-André Meyer   
Une famille de musiciens et de militaires d’origine lorraine : les « Isaac-Marx » au 19e siècle   
C’est une « dynastie » qui descend de Marx Isaac, né vers le milieu du 18e siècle, musicien animant bals et fêtes religieuses dans la campagne lorraine. Son fils aîné, Lion (1789-1844), professeur de musique venu à Paris, inscrivit ses fils au Conservatoire, les préparant à des carrières de violoncelliste ou de chef d’orchestre de bals. Le second, Elias (1791-1866), trompette puis chef de musique dans l’artillerie, plaça ses fils comme enfants de troupe, les préparant à la carrière des armes. Mais si la vocation musicale se transmit aux générations suivantes (une des petites-filles de Lion, passée elle aussi par le Conservatoire, fit une carrière de pianiste internationale), il n’en fut pas de même pour la vocation militaire. À travers ces deux pans très différents d’une même famille, s’observe le rôle joué par deux institutions, le Conservatoire de musique et l’Armée, dans l’intégration des Juifs de France au 19e siècle.. 

Catherine Lévy   
Jane Lemant-Lévy ou « La paille ça pique »   
Née en 1868, dans une famille d’industriels de Lorraine, Jane épousera Lucien Lévy, officier du Génie, polytechnicien. Ils vivront dans plusieurs villes de garnison. Lucien ira sur le front de Salonique en 1917. En 1940, Jane a un fils Pierre, démobilisé, qui sera arrêté lors de la « rafle des notables ». Deux autres fils qui vivaient avec elle, sont faits prisonniers dans des Oflags. En 1942, Jane panique, part avec sa bru et sa petite fille. Elles sont « vendues » par leur passeur à Autun. Elles ne reviendront pas d’Auschwitz. 

Marie-Anne Guez   
Défendre la France par les airs : parcours d’aviateurs juifs de Tunisie dans les deux guerres mondiales   
Au sein du Protectorat français, instauré en Tunisie depuis 1881, vivent environ 70 000 Juifs au début du 20e s., pour l’essentiel de nationalité tunisienne. En terre d’Islam, ils n’ont pas accès à l’armée. S’ils veulent combattre dans l’armée française, ils doivent donc s’engager volontairement : c’est ce que firent plusieurs centaines d’entre eux lors de la Première et de la Seconde Guerre mondiale. Les parcours de ces hommes sont tous exceptionnels, mais certains d’entre eux font preuve d’une intrépidité encore plus frappante : il s’agit des aviateurs. Cet article propose de présenter quelques-uns de ces engagés volontaires dans l’armée de l’air qui ont combattu pour la France dans les deux conflits mondiaux du 20e s.