Claude-Alexis Gras
Aaron, fils de Moché de Lwów, rabbin de Westhoffen et du comté de Hanau, au début du 18e siècle
L’enquête, initiée après la découverte d’un important fragment de la stèle d’Aaron Lwów au cimetière de Westhoffen (Bas-Rhin), se propose d’ébaucher la biographie mais aussi de reconstituer quelques traits de caractère de ce rabbin, originaire de Lviv, qui officia dans le comté de Hanau au tout début du 18e siècle, et dont la descendance, prestigieuse, compte notamment Marcel Proust et Karl Marx. Elle s’appuie sur des archives notariales, fiscales, judiciaires mais aussi sur les approbations rédigées par Aaron Lwów lui-même.
Jacques Gerstenkorn
Un Juif Portugais dans la tourmente révolutionnaire : le destin tragique de Joseph Brandon (1753-1798), marchand mercier à Paris
La montée des Juifs de Bayonne à Paris à la fin de l’Ancien Régime, la fulgurante réussite d’un mercier du quartier Saint-André-des-Arts, le fracas de la Révolution française, les liens familiaux et commerciaux avec Amsterdam et le piège de l’émigration qui se referme cruellement sur ceux qui en reviennent : c’est dans ce contexte d’une densité historique exceptionnelle que s’inscrit la trajectoire tragique de Joseph Brandon, figure oubliée de la première communauté juive séfarade parisienne à laquelle il s’agit de rendre enfin justice.
Marianne Wolff
Venus d’Alsace au 19e siècle : quatre générations d’une famille juive parisienne
Jeunes gens juifs originaires du Bas-Rhin (Neuwiller, Westhoffen, Wissembourg, etc.), ils et elles « montèrent » à Paris dans la première moitié du 19e siècle. Les hommes y exercèrent d’abord le métier de colporteur, puis, de génération en génération, ils devinrent employés de commerce, artisans, puis ingénieurs ou membres de professions libérales. Ils s’éloignèrent peu à peu d’une pratique religieuse au-delà de celle associée aux grands actes de la vie. À travers la famille de Salomon Wolff et Nanette Hirsch-Weil, ses trisaïeuls, et leurs descendants, Marianne Wolff vous raconte leur parcours.
Raquel Levy-Toledano
Les Juifs marocains de Saint-Fons
Après la Grande Guerre, des Juifs marocains s’installent à Saint-Fons, une cité ouvrière située dans la banlieue de Lyon. Tout en s’intégrant à leur nouveau pays, ils restent fortement attachés à leurs racines reproduisant à Saint-Fons la vie du mellah. Leur quête d’un avenir meilleur est rapidement assombrie par la Seconde Guerre mondiale. Alors qu’un couple véreux traque et livre à la Gestapo, pour quelques billets, plus d’une centaine de membres de cette communauté, d’autres sont sauvés de leur destin macabre par une poignée d’hommes reconnus “Justes Parmi les Nations”. Cet article reprend en détail la destinée et le parcours de quelques-uns des Juifs marocains de cette communauté qui ont péri ou ont survécu à la barbarie nazie.