Le clan Goudchaux-Berr-Wolff-Marx de Nancy (18^e - 19^e siècles)

Du ghetto à la citoyenneté

C'est un ouvrage " nouveau", indépendant de l’ancienne publication en 3 volumes (publiée en 2016 - épuisée). Il s'agit d'une réédition légèrement modifiée de l’ancien tome 1. 

Les schémas généalogiques des pages 10-13 ont été ajoutés.

255 pages et 22 pages de documents hors-texte. Volume retraçant en 7 chapitres l’histoire du clan, depuis sa formation dans les années 1720 jusqu’à la fin des années 1820. 41 annexes et documents (textes, tableaux généalogiques, listes, cartes, etc.) ; index des personnages cités.

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     Le 20 octobre 1721, le duc de Lorraine Léopold permit à quatre familles juives de s’établir à Nancy, ville qui était restée officiellement interdite aux Juifs depuis leur expulsion en 1477. À la tête d’une de ces familles se trouvait Lion Goudchaux, Juif de Metz qui avait acquis la confiance du duc de Lorraine en assurant la remonte de sa cavalerie. Autour de lui se forma un « clan », constitué par ses fils, par ses deux gendres, Isaac Berr et Michel Wolff, puis par ses nombreux petits-enfants, bénéficiaires à leur tour des mêmes faveurs. 

     D’une génération à l’autre, ce clan se renforça, tant par l’arrivée d’éléments étrangers comme Mayer Marx et Salomon Moyse Lévy, établis à Nancy par mariage, que par une stratégie matrimoniale favorisant les alliances à l’intérieur du groupe familial. À une époque où le droit d’établissement des Juifs en Lorraine était sévèrement réglementé – situation qui ne changea guère avec le rattachement du duché à la France en 1766 –, ces Juifs de Nancy firent figure de privilégiés. Fournisseurs de l’armée, marchands de tissus de luxe, prêteurs d’argent, ils se trouvèrent, du fait de leurs activités, en relations étroites avec l’aristocratie et les autorités civiles.

Constituant une élite sociale dans laquelle étaient désignés les syndics des Juifs de Lorraine, ils se montrèrent réceptifs aux idéaux de la Haskalah et furent à l’avant-garde du mouvement d’intégration des Juifs dans la société française. Au sein de ce groupe émerge la figure de Berr Isaac Berr (1745-1828) qui s’imposa comme le porte-parole de ses coreligionnaires, l’artisan de leur « régénération » et l’inspirateur de l’organisation du judaïsme telle qu’elle se mit en place sous l’Empire.

Mêlant la généalogie et l’histoire, d’ailleurs inextricablement imbriquées, cet ouvrage s’attache à l’étude de ce groupe familial depuis sa formation jusqu’à la fin des années 1820, en mettant l’accent sur les mutations entraînées par la Révolution. Une place importante est faite à l’action de Berr Isaac Berr, poursuivie, avec un bonheur inégal, par son fils Michel Berr, ses petits-fils, les frères Isaac et Michel Goudchaux, ainsi que son petit-neveu Gustave d’Eichthal, figure éminente du mouvement saint-simonien.

Et regardez les 2 interviews (23 et 22 min) de P-A Meyer sur la vie de Berr Isaac Berr, au cours de l'émission de Léa Mosconi (Radio-J)  www.youtube.com/watch?v=n8viLxJ8yeA  et www.youtube.com/watch?v=UZFZY9D4QWs