Grâce aux divers outils de la généalogie juive messine du 18e siècle, ce Bernard Olry CAHEN est assez bien situé :
- Il a épousé, le 4 juin 1713 à Metz, Marie ROTTEMBOURG (ou Merlé BRUMATH pour l’état civil juif de Metz), fille d’Alexandre (ou Mardoché ou Ziskind) et de Marie DALSACE (déjà décédée à cette date). L’information est donnée par un contrat répertorié par Jean Fleury qui le dit fils d’Olry CAHEN et Madeleine HALPHEN.
- Il est décédé le 3 janvier 1766, toujours à Metz dont il était certainement natif. Pour autant, le Memorbuch n’a pas daigné lui consacrer une notice et l’état civil se borne à indiquer qu’il était l’époux d’une Merlé (laquelle devait mourir 3 ans plus tard et avoir droit, quant à elle, à une notice dans le Memorbuch) et fils d’un Olry. Toute la question est de savoir lequel.

Parmi les candidats, nous avons le syndic Ouri Feibus Moyse (fils de Gerson) décédé le 3 mars 1721 (Memorbuch n° 823), père de plusieurs fils et veuf d’une Mindlé (dite épouse de « Olry l’aîné » dans l’état civil de Metz) morte le 15 novembre 1720. Sur Geneanet, sans parler de ceux qui disent n’importe quoi, cette thèse est adoptée par Mireille Gay, Michèle Hurcy, Frank Levy et Alain Nathan. Mais une majorité ne fait pas une vérité, surtout dans un domaine où la propension des uns à recopier les erreurs des autres est immense, et quand aucune preuve documentaire ni même aucun raisonnement ne vient l’étayer.

Cette hypothèse se heurte d‘ailleurs à une objection considérable : pourquoi Bernard Olry CAHEN et Marie ROTTEMBOURG auraient-ils attendu le 3 janvier 1726 pour appeler un fils Olry si le grand-père paternel porteur de ce prénom était décédé dès le 3 mars 1721, alors qu’ils ont eu deux autre fils entre-temps ?

Dans sa publication des tables de l’état civil de Metz, Pierre-André Meyer (suivi en cela sur Geneanet par la seule Muriel Levy) suggère pour sa part que le père de Bernard Olry serait Olry Alexandre CAHEN, décédé le 7 mars 1724 (Memorbuch n° 858). La séquence connue des prénoms des enfants de sexe masculin du couple deviendrait alors conforme à la règle ashkénaze : Alexandre (né le 16 novembre 1720) aurait reçu le prénom de son arrière-grand-père paternel, Chalom (né le 4 décembre 1721) celui de son arrière-grand-père maternel, Goudchaux (né le 17 mars 1723) aurait vu son prénom « importé » par Madeleine HALPHEN, et c’est au premier fils né après le 7 mars 1724 qu’aurait été attribué le prénom d’Olry.

On pourrait objecter que l’état civil de Metz n’a commencé à enregistrer les naissances qu’en 1717, et qu’il serait étrange que, marié en 1713, le couple n’ait eu son premier fils que 7 ans plus tard. Mais ce n’est pas invraisemblable. En tout cas, ce n’est pas le père de Marie ROTTEMBOURG, lui aussi prénommé Alexandre, qui a pu transmettre son prénom à un petit-fils né en 1720 puisqu’il est décédé en 1737.

La seule petite difficulté tient à ce que, dans l’état civil de Metz, Pierre-André Meyer a supposé que la veuve d’Olry Alexandre CAHEN était une Rachel, décédée le 18 avril 1741. Or, d’après le Memorbuch, il s’agit de Rachel CREHANGE, veuve d’Olry dit « le jeune », oncle d’Olry Alexandre décédé avant 1722 selon Pascal Faustini. Mindlé (ou Madeleine) HALPHEN (ou GOUDCHAUX), veuve d’Olry Alexandre CAHEN, est quant à elle décédée le 17 avril 1743 (notice au Memorbuch, mais pas de mention dans l’état civil).