Cimetière de Louvigny (57420)

Arrondissement de Metz-Campagne, canton de Verny. Le village de Louvigny est situé à 20 km au sud de Metz, sur la route départementale  913 qui mène à  Nomény.

Situation
Lorsqu’on arrive à Louvigny par la route nationale  910, on emprunte la rue du Stade, puis, à droite, la rue du Maréchal Foch. A 300 mètres cette rue croise la rue de la Fontaine et la rue de la Libération, le cimetière est à droite, entouré de murs.
La clef est au 1, rue de l’Eglise  (face à l’église !) mais le cimetière est souvent ouvert.

Stationnement
Parking devant la fontaine.

Auteur(s): 

Jean-Pierre et Huguette BERNARD

Nombre d'enregistrements: 

101

Histoire

Un seul cimetière dans cette localité du pays messin.  Il est cadastré D n° 131 pour une superficie de 1110 m².
Cimetière encore en usage.
Géré par le Consistoire. Sa création remonte à la première moitié du 19ème siècle (voir ci-dessous).
Seule la communauté de Louvigny semble l’avoir utilisé.

LE CIMETIERE JUIF.

Les familles juives étaient assez nombreuses et cette population commençait à avoir un problème d’inhumation.  Les cimetières catholiques étaient réservés aux baptisés et il n’était pas permis d’y enterrer une personne d’une autre confession.  Chaque religion avait un cimetière qui lui était propre.  Les juifs de Louvigny comme ceux des autres localités enterraient leurs morts au cimetière de Metz à l’Ile Chambière.
En l’an XII (1804), le « Commissaire de la synagogue » de Metz demandait à la préfecture que les communautés juives puissent créer des cimetières dans leur localité d’appartenance. Dans cette correspondance, il signifiait au préfet les différences entre les inhumations chrétiennes et celles des juifs.  Il expliquait qu’il faut une fosse individuelle pour inhumer un juif, car il ne doit pas être posé un corps sur un autre, ni le toucher, ce n’est que 30 à 40 ans après qu’il peut être chargé de terre nouvelle.  Les nouvelles fosses ne peuvent toucher les plus anciennes qui doivent demeurer intactes.  Il n’est pas permis d’exhumer les corps pour les transporter dans un quelconque endroit, car tout corps doit sortir de son tombeau à la Résurrection finale.  Cette lettre était un soutien aux différentes demandes des communautés qui désiraient un terrain pour y établir un cimetière.  Il y était également précisé que « le peuple juif abonde dans diverses villes, bourgs et villages comme Thionville, Verdun, Sarrebruck… et que les communautés juives n’ont pas de cimetières, elles doivent enterrer leurs morts à Metz. »

A Louvigny le problème avait été résolu quelques années avant.  Une délégation de familles juives s’était présentée au conseil municipal le 25 pluviose an V (13 février 1797) afin d’exposer aux conseillers et au maire le problème qu’était pour eux le transport des corps de leurs défunts au cimetière de Metz, ce qui les « mettait considérablement dans les frais ». Cette délégation s’adressait à la municipalité pour que la mairie fournisse à la communauté juive  un terrain vague, hors de l’enceinte du village pour y agencer un cimetière.
Le conseil municipal après avoir délibéré consentit d’acenser un terrain vague de 60 pieds sur 42 et à fixer le tarif annuel et perpétuel, à charge pour la communauté juive d’y faire l’agencement et de passer contrat authentique chez un notaire, et d’en déposer le double à la mairie.
En 1893, le cimetière fut agrandi et en 1894 l’entourage avec un mur fut réalisé. A l’heure actuelle le cimetière des juifs est encore entretenu. Le dernier enterrement eut lieu en 1987, c’est celui de Armand MOYSE dont les parents étaient originaires de Louvigny.

Gérard LOUYOT, Louvigny, village de la Seille en pays messin. 1992,  pages 198 et suivantes.

Etat
Quelques dégâts subis pendant la guerre de 1939-1945 (brèches dans le mur) ont été réparés.
Cimetière propre, bien entretenu, le sol est entièrement gravillonné,  peu de stèles sont à terre.

RELEVE PAR Jean-Pierre et Huguette BERNARD LE 12 OCTOBRE 1999 avec des informations de  Raymond LEVY de Metz